« C’est une grave injustice que M. Kamel soit maintenant détenu depuis plus de deux ans sans être jugé. »
Ramy Kamel est un défenseur des droits des chrétiens coptes égyptiens. Accusé de terrorisme, il a été arrêté en novembre 2019 et est depuis maintenu en détention. Selon Christian Solidarity Worldwide (CSW), « il est largement admis qu’il a été pris pour cible en raison de son travail en faveur des droits humains documentant les violations du droit à la liberté de religion ou de conviction ».
Le 23 novembre, sa détention a été prolongée. Le délai des deux années de détention autorisé par l’article 143 du Code pénal égyptien, dans le cadre de ce type d’affaire, a donc été dépassé.
Mervyn Thomas, fondateur de l’organisation de défense CSW, dénonce « une grave injustice » et appelle à sa libération immédiate.
« C’est une grave injustice que M. Kamil soit maintenant détenu depuis plus de deux ans sans être jugé. Il est innocent des charges excessives retenues contre lui, et le fait qu’il ait été détenu pendant plus longtemps que la période maximale autorisée de détention provisoire en Égypte indique un manque de respect des garanties d’une procédure régulière et de l’état de droit en ce qui concerne son affaire. Nous continuons d’appeler à sa libération immédiate et inconditionnelle, et exhortons l’Égypte à créer un environnement sûr et propice à la défense pacifique des droits humains fondamentaux. »
Le 30 décembre 2020, la Commission Américaine pour la Liberté Religieuse (USCIRF) « implorait » déjà le gouvernement égyptien de libérer Ramy Kamel.
En 2019, son arrestation avait suscité l’indignation de la communauté internationale. L’Institut du Caire pour les Études des Droits de l’Homme (CIHRS) avait alors fait état de torture.
« La convocation officieuse de Ramy 18 jours avant son arrestation était une tentative violente de l’intimider pour qu’il cesse son activisme en faveur des droits humains et la défense des droits coptes. Il a été convoqué puis transporté dans un véhicule blindé au siège de la sécurité nationale à Nasr City, où il a été torturé et sévèrement battu. Il a été illégalement interrogé sur les sources de ses informations et plusieurs de ses publications sur ses comptes personnels sur les réseaux sociaux avant d’être libéré. À 1h30 du matin le samedi 23 novembre, les forces de sécurité ont fait irruption et perquisitionné le domicile de Ramy Kamel dans le quartier de Warraq, et l’ont arrêté après avoir confisqué son téléphone, son appareil photo et son ordinateur personnel. Ramy a ensuite disparu pendant plusieurs heures, au cours desquelles il a été battu et insulté, selon sa déclaration ultérieure. »
Ramy Kamel est le fondateur de la Maspero Youth Union. Cette organisation chrétienne, créée en mars 2011, a pour objectif la défense des droits de l’homme.
M.C.